Par Al Mayadeen Français, Source : médias israéliens, le 20 février 2025 à 15h21
Ben Caspit, de Ynet, détaille le discours contradictoire de Netanyahu et sa manie de rejeter la faute sur autrui en cas d'échec, en particulier dans le cadre des échanges de prisonniers.
"Le Premier ministre d'Israël est quelqu'un de monstrueux. C'est tout ce qu'on peut en dire. Un type absolument horrible", a déclaré Ben Caspit, du journal israélien Maariv, à la suite des remarques de Benjamin Netanyahu sur le septième échange de prisonniers dans le cadre de l'accord entre Israël et le Hamas.
Jeudi, les factions de la Résistance palestinienne ont remis les corps de quatre prisonniers à la Croix-Rouge internationale à Bani Suheila, à l'est de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié un enregistrement vidéo la veille de l'échange, alors que l'occupation israélienne se préparait à recevoir les corps de quatre captifs, tués pendant la guerre à Gaza par les bombardements israéliens incessants et aveugles, qualifiant jeudi de "journée difficile, de jour de deuil".
Ses hauts fonctionnaires, dont le chef du Shin Bet, Ronen Bar, ainsi que d'autres responsables de la sécurité, que Ben Caspit a qualifiés de "chiens d'attaque de Netanyahu", ont également publié une déclaration attribuant à Netanyahu le mérite de l'échange, affirmant qu'il était parvenu à modifier la composition de l'équipe de négociation, changeant ainsi la dynamique des pourparlers. Les allégations ont été relayées par une "source bien informée", qui, selon Ben Caspit, n'est autre que Benjamin Netanyahu lui-même.
"C'est ce qu'il a choisi de dire, de publier et de diffuser à la veille de l'un des jours les plus tristes jamais connus ici. Et nous avons connu de nombreux jours tristes au cours des dix-huit derniers mois, directement à cause de l'homme qui, depuis le massacre du 7 octobre, n'a rien fait d'autre que fuir ses responsabilités, calomnier les autres, diviser, inciter, semer la discorde et diffamer quiconque ou quoi que ce soit qui pourrait se mettre en travers de son chemin", a-t-il ajouté.
Ben Caspit ajoute que contrairement aux affirmations de Netanyahu, le Hamas a proposé de fusionner deux phases de la libération des prisonniers il y a plusieurs semaines, bien avant que le Premier ministre ne remanie l'équipe de négociation. Cette décision n'a rien à voir avec celle de Netanyahu de mettre à l'écart le chef du Mossad Dedi Barnea et le chef du Shin Bet Ronen Bar. Pourtant, dans sa version des événements, une avancée décisive serait entièrement due à ses actions, a ajouté le journaliste israélien.
"Quel Netanyahu le public doit-il croire ?"
Ben Caspit a encore critiqué le Premier ministre, expliquant l'aversion de Netanyahu pour le sens des responsabilités, déclarant que lorsque les opérations militaires semblent réussies, il se met en avant, se vantant de la prétendue défaite du Hamas, du retrait du Hezbollah et des attaques ciblées contre des hauts dirigeants militants. Mais en cas de revers, il rejette vite la faute sur les militaires et les responsables du renseignement.
"C'est Netanyahu tout craché. Quand quelqu'un doit être félicité, il sait se placer sous les projecteurs. Quand il y a échec, c'est toujours la faute de quelqu'un d'autre", a déclaré le journaliste.
La semaine dernière, Netanyahu a déclaré devant la Knesset que l'accord sur les prisonniers d'Israël était son idée, qu'il l'a imposée au Hamas grâce à la pression et au soutien des États-Unis. Cependant, Netanyahu a aussi récemment suggéré que les efforts de négociation précédents ont été inefficaces, les qualifiant de simples "concessions mutuelles". Cette incohérence soulève la question suivante : "Quel Netanyahu le public doit-il croire ?" déclare ensuite Ben Caspit.
Les responsables de la sécurité, nommés par Netanyahu lui-même, ont également été la cible de ses attaques. Selon Ben Caspit, il a dicté leur mission, contrôlé chaque phase des négociations et approuvé personnellement chaque clause de l'accord. Et pourtant, maintenant que l'opportunisme politique l'exige, il est plus que disposé à désavouer leurs efforts.
Alors que Netanyahu manœuvre pour façonner le récit, la réalité reste inchangée : des vies sont toujours en jeu et des otages toujours retenus captifs. Si le Premier ministre était vraiment préoccupé par l'échange "donnant-donnant", il devrait peut-être moins se concentrer sur sa survie politique et davantage sur ceux qui attendent toujours d'être secourus, a conclu Caspit.